Comment survivre au deuil d’un enfant


À toi mon enfant,
Tu n’as pas eu le temps de découvrir ce monde où je t’imaginais déjà grandir.
Notre amour était déjà puissant,
Sinon pourquoi ces larmes et ces cris me transperceraient le corps ?
Je chuchote ton prénom pour te rendre plus réel,
Je ferme les yeux pour t’imaginer.
J’ai même parfois cette sensation de t’avoir toujours en moi.
Si ce monde ne t’a pas connu, si ce monde est déjà passé à autre chose, moi j’ai eu la chance de vivre avec toi cet instant trop bref.
Le deuil
Le déchirement de perdre un enfant, peu importe son âge, est sans précedent.
Il n’y a pas un âge ou un moment qui rend la chose plus facile.
Aucun parent n’est préparé à faire face à la mort de son enfant.
À toi le parent qui te sent impuissant face à la douleur de ton enfant et qui ne peut que l’accompagner sur la fin de cette courte vie.
À toi qui va vivre le deuil au moment ou tu devais donner la vie.
À tous les parents qui ressentirons ce sentiment d’incrédulité totale, mélangé à des flashs de réalité trop pénibles pour être supportables.
Tu peux te sentir engourdi, vide, en colère, épuisé et même coupable.
Il n’y a rien que tu aurais pu faire pour empêcher ce qui s’est passé, tu n’es en rien responsable de ce drame.
Comment tu pourrais te sentir ?
Il n’y a pas de bonnes ou mauvaises réponses à cette question.
Vous ressentez ce que vous ressentez. Chacun est différent face au deuil.
Même au sein de votre famille, chacun fera son deuil à sa manière. Certains auront besoin de parler, d’autres pleuront quand certains se mureront dans le silence.
Se respecter.
Il est important de respecter le deuil de chacun, mais quand tu as besoin d’en parler et que cela fait souffrir ton proche, comment faire ?
Comment faire quand tu ne supportes plus les larmes de ton partenaire qui sont comme un coup de poignard ?
Tu ne peux forcer l’autre à parler pendant des heures, tu peux faire le choix de voir des amis, un professionel de santé, ou même des groupes de soutien avec des parents qui ont vécu la même chose que toi.
Éloigne-toi quand tu ne supportes plus les larmes, fais une activité à l’exterieur, une ballade. Mais explique-lui pourquoi, propose-lui l’aide nécessaire pour qu’il ne se sente pas abandonné.
Tu te sens épuisé.
Souffrir épuise ton esprit et ton corps. La moindre tâche peut te paraître insurmontable. Laisse-toi le temps de te remettre, ne force pas trop.
Réhabitue-toi doucement avec de petites choses, petit à petit, tu y arriveras.
Douleurs physiques.
Ton corps va te parler, en plus des douleurs qui peuvent suivre cette naissance, tu peux subir des douleurs physiques qui seront liées à ton état psychologique. Ce n’est pas seulement dans ta tête pour autant. Prends soin de toi, soigne-toi.
À quoi ça sert la vie ?
Tu risques fort de te poser cette question régulièrement. Un sentiment d’impuissance totale va te faire perdre foi en cette vie et tes raisons d’y participer.
Laisse le temps répondre à cette question. Tu es entouré de gens qui t’aiment et que tu aimes, tout cela vaut la peine.
Un vide qui ne sera jamais comblé.
Cette perte va bouleverser complètement ta vie.
Tu ne perds pas seulement cet enfant, tu perds tes rêves pour lui, cet avenir que tu avais imaginé avec cet enfant.
Ce que tu auras perdu, cet enfant et tout ce qui gravitait autour de lui, laissera un vide qui deviendra ensuite plus facile à supporter.
Le sentiment que tu ne pourras plus jamais être heureux.
L’état dans lequel tu te trouves peut te paraître permanent, comment imaginer qu’un jour, tu puisses aller mieux ?
Cela prend du temps, demande du travail, mais un jour, tu arriveras à sourire à nouveau, rire sans que cela te fasse culpabiliser.
Ce deuil deviendra une partie de qui tu es, sans te submerger.
Les outils qui peuvent t’aider
Il y a plusieurs choses qui vont s’offrir à toi. Je ne ferai qu’une liste non-exaustive.
Certaines choses peuvent te correspondre et d’autre non.
N’hésites pas, si tu le souhaites, à partager en commentaire de cet article les choses qui t’ont aidées.
Les groupes de soutien
Partager est parfois plus facile avec des personnes qui ont vécu ce que tu traverses actuellement.
Tu peux ainsi te sentir mieux compris.
Tu peux en trouver grâce à Facebook, Instagram, des associations. Fouille et découvre celui où tu te sentiras assez à l’aise pour parler.
Ne te décourage pas au premier échec et n’insiste pas si tu sens que cela ne te correspond pas.
Je te partage mon groupe Facebook, il n’est pas spécialisé dans le deuil parental, mais il est toujours bienveillant.
Tu vas avoir besoin de te sentir entouré et soutenu.
N’hésite pas à faire appel à tes proches. Ils sont peut-être parfois maladroits, explique-leur ce dont tu as besoin.
Précise-leur que tu as besoin de parler de ton enfant ou qu’au contraire, tu as juste besoin de leur présence.
Leur dire ce que tu attends leur permettra de mieux t’aider.
Les professionnels de santé
Suivre une thérapie, parler avec ton médecin peut être aussi une aide précieuse dans ton deuil.
Des témoignages
Lire des témoignages de personnes qui ont traversé ce que tu traverses actuellement peut être salvateur.
Te rendre compte qu’ils ont pu surmonter cette épreuve te donnera le courage d’avancer et un but à atteindre.
Je souhaite te parler de ce livre que j’ai lu personnellement : » Le bonheur en partant à dit qu’il reviendrait » de Cindy Bouquemont.
C’est un magnifique témoignage sur le deuil périnatal. Je l’ai trouvé émouvant et plein d’espoir.
Si tu veux en savoir plus sur ce livre : » Le bonheur en partant à dit qu’il reviendrait «
Un contact défunt
Tu pourrais ressentir le besoin de pouvoir lui parler, au moins une première ou dernière fois.
Le contact défunt sera ton outil pour cela.
Mais attention, tu dois en être sûr, être prêt.
Cela sera un moment bouleversant émotionnellement parlant.
Donc si tu choisis bien ton médium, que tu es prêt, le contact peut aider dans le deuil.
Pour te faire une idée de ce que peut donner un contact, je te laisse lire les différents articles de cette catégorie :
Lien connexe : Contact défunt avec son enfant décédé

Un autre enfant ?

Toi seul à la bonne réponse à cette question.
Mais si tu le souhaites, tu ne dois pas culpabiliser pour cet enfant que tu as perdu.
Tu ne fais pas un enfant de remplacement.
Tu acceptes de continuer à vivre.
Tu acceptes que tout ne s’arrête pas là.
Tu acceptes l’espoir de vivre ce bonheur.
Si tu ne souhaites pas ou ne peut pas avoir d’autres enfants, alors tu devras aussi faire ce deuil de la maternité.
Mais ne culpabilise jamais, fait le meilleur choix pour toi.
Il est important, dans ce processus de deuil, que tu saches respecter tes limites et que tu puisses être soutenue.
Ne reste pas seule, sauf si tu en as besoin.
Ne parle pas, sauf si tu le souhaites.
Ne te sens pas fautif de ton absence de larmes ou parce que tu passes ton temps à pleurer.
Tu vis un deuil profond et violent, ne te rajoute pas des épreuves inutiles.
Sache que cet état n’est pas permanent, qu’il va s’améliorer.
N’hésite pas si tu le souhaites à venir discuter avec moi ou sur le groupe Facebook.
Si tu es là, car l’un de tes proches traverse cette terrible épreuve en ce moment alors je te félicite de faire ces recherches.
Demande-lui comment l’aider, parle de cet enfant n’en fait pas un sujet tabou, sauf si c’est encore trop compliqué pour le parent.
Accompagne-le, dit lui que c’est dur, mais que tu seras là.
Dis-lui que tu ne peux imaginer sa peine, mais que tu la partages.
Prends cette personne dans tes bras, montre lui que tu es là pour lui/elle et que tu resteras autant de temps que nécessaire.
Ne le force pas à aller plus vite, car c’est confortable pour toi et que le voir souffrir t’est douloureux.
Accepte sa douleur, essaie d’en porter une partie avec ce parent.
Tu peux lui parler d’aides pour lui, lui proposer de l’aider à chercher.
Ne le fais pas culpabiliser, car il pleure trop, car sa maison est en bordel, car il n’a pas repris sa vie en main.
Donne-lui juste tout l’amour que tu peux lui apporter.